jeudi 19 mars 2009
La plage d'Ostende - Jacqueline HARPMAN
"Dès que je le vis, je sus que Léopold Wiesbeck m'appartiendrait. J'avais onze ans, il en avait vingt-cinq."
L'histoire de l'amour fou et inconditionnel qui unit Emilienne à Léopold. Elle ne vit que pour et par lui, elle échafaudra toute sa vie autour de lui, tout d'abord avec le but secret de le conquérir lorsqu'elle en "aura l'âge" puis, assurée de la réciprocité de son amour, elle n'hésitera pas à écraser sans vergogne tout obstacle qui se lèvera entre eux deux.
Au tout début, j'ai eu des difficultés à accrocher à l'écriture, certaines phrases me semblaient bien tarabiscotées, bizarrement construites, j'ai trouvé le style un peu "vieillot"... Puis je me suis laissée happer par cette histoire, par les mémoires d'Emilienne. Elle se confie sans concession aucune, reconnaît ses torts mais a choisi sa vie en pleine connaissance de cause, victime consentante de cet amour absolu.
"Pourquoi ne le peut-on pas ? ... quitter aujourd'hui et me réfugier, aveugle et sourde, dans les temps intérieurs, briser avec ce corps inutile, puisqu'il n'y vient jamais plus, ces yeux aveugles puisqu'ils ne le voient plus, ces oreilles mortes que sa voix ne fait plus jamais vibrer ? Qu'ai-je à faire de sentir, de toucher, si ce n'est plus lui ? Je suis amputée. J'ai mal à Léopold. Mon corpts est tranché en deux, une moitié est morte et l'autre crie de douleur"
Il n'empêche que je n'ai pu m'empêcher de ressentir un certain malaise devant cette femme obnubilée par son amour, qui ne vit que pour lui, au mépris de tout le reste et ne peut m'empêcher d'être persuadée qu'elle a vécu sa vie "en touriste", mais c'est ce qu'elle a voulu au plus profond d'elle-même.
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